Parole d'expert : rencontre avec Bruno Vinhais, Cellier Orthopédie.

Bruno travaille chez Cellier Orthopédie depuis 1999 et est aujourd'hui responsable logistique. Il a découvert notre concept lorsqu'Orthoway, le groupe auquel appartient Cellier Orthopédie, a souhaité proposer sa propre collection à ses patients. Selon lui, il est important de changer les mentalités en proposant plus d'informations et de sensibilisation sur les possibilités de personnalisation aux patients.

 

U-Exist : Bonjour Bruno, pouvez-vous vous présenter ?

Bruno Vinhais : Je travaille chez Cellier Orthopédie (groupe Orthoway) depuis 1999. Orthoprothésiste de formation, j’ai évolué en tant que responsable qualité et je suis aujourd’hui responsable logistique. Je redescends les consignes achats données par le groupe aux autres logisticiens. 


“ Un nouveau concept qui manquait dans le paysage de l’orthopédie “


UE : Comment et quand avez-vous fait la découverte du U-Exist ? 

BV : Nous avons fait appel à U-Exist dans le cadre d'un projet impulsé par Orthoway. Le groupe souhaitait développer sa gamme de produits personnalisés en proposant sa propre collection. Comme la personnalisation est la spécialité de U-Exist, nous avons pensé directement à eux. 

Je connaissais déjà U-Exist grâce à mes relations professionnelles et par les salons de l’orthopédie. Tout le monde avait déjà entendu parler du concept dans le milieu. C’était quand même quelque-chose d’innovant, qui a fait du bruit. Un nouveau concept qui manquait dans le paysage de l’orthopédie. 


UE : Que souhaitiez-vous voir dans cette collection privée ? 

BV : Nous souhaitions principalement proposer une large gamme de motifs enfants : des motifs pirates, ballons, cœurs, princesses, super-héros... la demande venait du groupe Orthoway et je faisais partie du groupe de travail. Nous avons été invités par l’équipe de U-Exist à venir dans leurs locaux et ils nous ont présenté les différents modèles imaginés sur papier transfertNous avons fait une première présélection par coup de coeur et expérience tout en suivant les conseils de U-Exist sur les tendances, puis il a été demandé aux applicateurs de choisir les motifs. 

photo d'un corset d'enfant personnalisé

 

“ On a compris que les gens se lassent et on veut faire évoluer les choses “

 

UE : Pourquoi était-ce important pour vous ? 

BV : Au fur et à mesure que les mentalités évoluent, tout évolue, c’est pourquoi nous souhaiterions avoir une collection privée tous les ans, voire toutes les saisons. À l’époque, la tendance était d’acheter des gros rouleaux textiles de 200 à 300 mètres. On a compris que les gens se lassent et on veut faire évoluer les choses. Aujourd’hui, nous avons 85 références de papier dont au moins ⅓ vient de U-Exist. 


UE : Quel a été le retour de vos patients suite à cette collection ?

BV : Elle avait vraiment plu à l’époque, c’est pour cela qu’on veut continuer avec U-Exist pour toujours avoir des nouveautés à proposer. On va essayer d’en avoir à chaque nouvelle saison et offrir ce qu’il nous reste à des écoles par exemple. 


“ Le problème en France, c’est qu’on adore cacher “


UE : Quelles sont généralement les demandes de vos patients ?

BV : Les patients nous faisaient remarquer qu’ils voyaient souvent la même chose, les mêmes motifs. Ils nous ont poussés à nous diversifier et on le fait aujourd’hui grâce à U-Exist.

Si nous avons la possibilité de faire plaisir, que ce soit un peu original que ça plaise à tout le monde, je suis à 100% pour et j’aimerais que ça évolue en ce sens là. Mais le problème en France c’est qu’on adore cacher. Les anglo-saxons ou américains sont beaucoup plus ouverts sur ce sujet selon moi.

Par exemple, chez Cellier Orthopédie nous proposons de l’hydro-dipping (cela permet de peindre une prothèse d’un seul bloc avec un certain motif) mais nous ne faisons cette application qu'une ou deux fois par mois. La personnalisation de prothèse, le concept que Simon propose, je trouve que la plupart des gens y sont assez réfractaires en France.


UE : Vous ne constatez pas d’évolution des mentalités ?

BV : Pas vraiment, la plupart des gens sont somme toute assez classiques. Le concept de personnalisation reste marginal. La vision du handicap en France est encore honteuse alors qu’il pourrait être une force. Cela commence à rentrer dans les mœurs tout doucement, mais on est encore vieux jeu. En réalité, ça va avec tout : les tatouages, les colorations... il ne faut pas montrer son handicap et encore moins qu’on est original. C’est dommage. 


“ Si nous ne présentons pas les produits, alors de toute évidence les patients ne seront pas au courant “


UE : comment faire pour essayer de changer les choses ?

BV : Il faudrait changer les mentalités et pour cela il faut s’accrocher. À notre échelle, il faut faire un maximum d’information et de sensibilisation. Il faut présenter les choses, proposer, informer sur les possibilités de personnalisation et avoir les bons supports pour le faire. Si nous ne présentons pas les produits, alors de toute évidence les patients ne seront pas au courant. Tout cela implique l’intégration de process et des changements d’habitude de travail, c’est possible mais ça ne peut pas se faire du jour au lendemain. 

J'estime aussi que l’on doit s’inspirer des modèles de nos voisins. Je pense à la chanteuse britannique Victoria Modesta qui porte une prothèse bionique très stylisée avec des haut-parleurs, des leds… ici en France, on ne verra jamais cela. Pourtant j’aimerais que les gens s’en inspirent. 

Dans le discours des orthoprothésistes c’est aussi la manière d’aborder le sujet. L’acceptation du handicap inclut la personnalisation du handicap. Cependant il y aura toujours l’entourage qui influence le patient… il faut garder en tête de faire les choses pour soi et se moquer du regard des autres. 

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